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René Barjavel (1911-1985) est surtout célèbre pour ses livres de science fiction mais il a aussi écrit des romans policiers dont celui-ci qui a trouvé sa place dans la collection « Crime Parfait » de Mercure de France.
Des lettres découpées dans les journaux puis collées sur une feuille de papier vierge sont envoyées à la police pour avertir que l’acteur qui joue le rôle de César, dans la tragédie de Shakespeare jouée aux arènes de Nîmes, va être tué au moment où les conspirateurs le poignardent au cours de la pièce. Et il l’est effectivement, tombé au pied de la statue de Pompée, interrompant le spectacle.
Un crime « collectif » simulé dans une pièce de théâtre n’est pas une trouvaille pour brouiller les pistes aboutissant à un coupable de meurtre. L’enquête du commissaire Mary, n’ayant trouvé aucune arme factice trafiquée parmi celles utilisées, s’oriente sur l’identification de l’auteur du crime qui a agi avec un vrai poignard plutôt qu’une fausse arme.
Le policier s’attache à enquêter sur les relations entre les divers acteurs suspects susceptibles d’avoir procédé à cette substitution fatale à l’acteur principal de la pièce. Bien sûr, il trouve à chacun une raison d’avoir agi ainsi incognito : Brutus, Cassius, Cimber, Cinna, Trebonius… Il visionne le film qui a été tourné mais ne voit nul geste suspect au moment crucial.
Comme il n’est pas question d’interrompre les représentations, elles continuent donc dès le lendemain avec un autre acteur dans le rôle de César. Or, à la séance suivante, c’est Brutus qui est trouvé poignardé à mort après la fin de la pièce à la même place. S’est-il suicidé en se désignant comme coupable du premier meurtre ? Ou bien est-il une nouvelle victime ?
En usant d’un autre artifice bien connu pour élucider ces meurtres en huis-clos Barjavel clôture un livre honnête mais qui donne un sentiment de déjà lu. Dommage.
Michel Granger
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