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Atocha - Bernard Oustrières Transbordeurs, janvier 2006, 246 pages, 15€
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4° de couverture : Passionnant road movies sudiste, Atocha nous entraîne des routes de France jusqu’à Lisbonne, Madrid, Bilbao. Roland, professeur d’espagnol quadragénaire, voue une passion secrète à Marianne, son amie d’enfance, devenue médecin psychiatre. Plutôt que de lui prescrire des antidépresseurs pour surmonter son spleen, celle-ci l’incite à partir en voyage. Mais l’un de ses patients psychopathes, également amoureux d’elle, veut se venger de ce rival. Une folle course-poursuite s’engage... Fuyant à la fois le tueur et ses propres démons, Roland arrive à Madrid par le train le jour des attentats du 11 mars 2004. Peu à peu, dans une Madrid endeuillée, il tisse avec le tueur une relation ambigüe. La menace mortelle semble lui offrir une possible évasion intérieure. Cet aspect “psy” n’altère pas le rythme du récit ni les péripéties hitchckiennes, ni lme rebondissement final, ni la chute.
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Bernard Oustrières aime développer ses intrigues à travers de passionnants road movies comme L’Irlandaise voiture 4 ou Cœur de Pharaon. Dans ce nouveau livre il nous entraîne dans une palpitante course poursuite à travers le Portugal et l’Espagne, prétexte à nous faire visiter des lieux magiques et à des rencontres insolites. Les têtes de chapitre sont des invitations au voyage : Gare de Lyon, Gran Via, Lisbonne, Atocha, Puerta de Hierro, Puerta del Sol, Plaza Mayor, etc. Dans une interview B. Oustrières disait qu’il envisageait d’écrire une trilogie mettant en scènes trois portrait de femmes. C’est chose faite avec Izaskun Iparraguire, une ancienne activiste basque que rencontre Roland au cours de sa folle cavale et qui va l’aider dans sa tentative d’échapper à son poursuivant dément. Mais ce qui frappe chez Bernard Oustrières, outre l’intrigue qui ménage un suspens continu ponctué de scènes où l’action s’accélère et nous tient en haleine, c’est la qualité de son écriture, une écriture de grands vents, de pluies amoureuses, de trains étranges, de roses rouges et de tangos noirs, une écriture qui fait qu’on savoure chaque phrase et fait de ce livre un peu plus qu’un « simple » polar, un roman tout court. C’est de la Littérature, avec un grand L, un très, très grand L ! Un livre à ne pas manquer.
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Une question de style
Le livre retenu cette semaine prouve une chose : il n’est pas de genre mineur quand c’est un styliste qui tient la plume. Il peut être assimilé à un « polar » dans la mesure où action, angoisse, péripéties dramatiques sont au menu. Mais en écrivant Atocha, notre confrère Bernard Oustrières n’a pas cru sacrifier à la facilité. Ce road movie échevelé, où Roland, 40 ans, professeur d’Espagnol dépressif se voit proposer par sa psychiatre - qui est aussi son amie d’enfance Marianne, dont il est depuis toujours amoureux - un voyage en guise de remède à l’angoisse, a tout d’un thriller de belle facture. Roland effectue son périple la mort aux trousses en la personne d’un autre patient, jaloux de sa relation privilégiée avec la thérapeute et bien décidé à se débarrasser de son rival, qu’il poursuit de train en étapes, de Paris à Lisbonne en passant par Madrid et Bilbao un couteau à la main ! Ce pourrait n’être que ça et serait beaucoup. Mais c’est en prime superbement écrit et les rapports humains décrits avec une subtilité et une profondeur qui ajoutent au plaisir procuré par un scénario bien ficelé.
Jean Contrucci
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