J’ai lu plusieurs livres de R. Bringer (1871-1943) souvent excellents, y compris des non policiers ; eh bien celui-ci en fait partie. Ecrit en très bon français, son style serait certainement jugé aujourd’hui comme suranné par certains ; pas pour moi.
L’histoire est classique et champêtre. Au cours d’une fête organisée dans le château d’un bourgeois de la localité, un valet de ferme est tué par une balle en pleine tête. Bien sûr, le bruit de la détonation n’a pas été entendu à cause du concours de tir, organisé à cette occasion.
Or, ce jour-là, le châtelain avait entraîné chez lui un ami de guerre (ils ont récolté des fragments du même obus), un « rentier » qui a été un temps professeur de philosophie et va faire figure de détective amateur : Jules Vix.
Quant à l’enquêteur officiel, le célèbre commissaire de la police judiciaire Rosic, il fait arrêter illico le fermier qui n’a pas d’alibi pour la période fatale et dont la carabine autrichienne a tiré récemment une balle...
Jules Vix n’est pas d’accord sur cette culpabilité : « Il y a des tas de petites choses qui me choquent. (...) J’estime que les preuves qui accablent le fermier sont tellement évidentes que je me demande si c’est vraiment lui le coupable ». « Il serait innocent parce que tout prouve qu’il est coupable », raille le condescendant commissaire qui dit avoir résolu l’affaire en 48 heures.
Le détective amateur va se mettre à la recherche d’indices pour démontrer qu’il a raison. Et son enquête s’oriente vers la femme de son ami, le châtelain, puis vers la vie du valet tué, lequel va se révéler décédé depuis 6 ans, écrasé par un prélart mal arrimé au port... « Il est difficile de survivre à un acte de décès ! » Quelle est alors l’identité de ce valet ?
Jules Vix se met à fouiller dans le passé de la châtelaine, un passé plutôt chargé et notamment comportant un « trou » de trois ans... C’est alors qu’une idée lui vient... pas précisément géniale à cause des conséquences qu’elle va entraîner. Elle lui vaudra cependant le qualificatif d’« as » décernée par le policier Rosic et, finalement, n’est-ce pas ça qui compte le plus ?
Michel GRANGER
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