Voilà certainement un des meilleurs livres de la collection, du moins de ceux qui le précèdent que j’ai tous lus. Un riche industriel, « le dictateur de la ficelle », décède peu avant ses 70 ans de ce qui peut paraître comme une crise fatale de gastrite. Il souffrait de ces symptômes depuis de longues années et il semble ne pas avoir pu y résister plus longtemps… Sa famille consiste essentiellement en six neveux – 4 hommes et 2 femmes – avec lesquels il entretenait de drôles de relations : lui les détestaient, les jugeant de par leur lien du sang par ses sœurs inaptes à entreprendre quoi que ce soit de leur propre initiative étant d’une lignée de britanniques oisifs dont l’avenir est assuré par héritage : bref, des « incapables » ! Lui a refusé ce statut en rompant jeune avec ses parents qui lui réservaient une vie tranquille ; à force du poignet, il s’est acquis une fortune considérable estimée à un million de livres sterling. Un homme donc qui a plus d’argent qu’il ne lui est possible d’en dépenser (il a quitté sa somptueuse résidence pour une maison plus modeste). Et des neveux ruinés qui ne sont pas sûrs de pouvoir manger à leur faim au prochain repas et viennent chaque semaine s’enquérir de la santé de leur oncle sans qu’il leur permette de le voir, persuadé qu’ils sont là uniquement pour tenter de déterminer, vu son état de santé, la date prochaine de leur héritage. Or le « Vieux » ne les a pas déshérités complètement partageant sa fortune en deux avec les continuateurs de son entreprise. Devant être incinéré, une autopsie est diligentée qui révèle un empoisonnement à l’arsenic. Il est retrouvé du poison à deux niveaux : dans une poudre mélangée à un médicament placebo que le malade consommait à l’insu de son médecin pour se soulager de ses douleurs stomacales : un prétendu gastralgique. Et dans une boîte de menthol que l’industriel montrait volontiers à ses neveux. Or tous, sous des prétextes divers, vont venir après sa mort pour récupérer cette boîte de menthol. Qui est le coupable ? S’y sont-ils mis à plusieurs ? Est-ce une conspiration familiale pour faire mourir l’oncle à héritage ? C’est ce que cherchent l’inspecteur Arnold et un ami du vieux, Desmond Merrion, héros récurrent de l’auteur, lequel bien sûr va devancer la police officielle avec une solution alternative à celle qui s’impose.
Michel GRANGER
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