Jai aimé
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Dossier n°7 - A. Chollier
Editions S.T.A.E.L., Collection Roman Policier, 1946

Ce livre, bien que paru après sa mort, est bien celui d’Antoine Chollier, écrivain journaliste grenoblois, fondateur de la société des écrivains dauphinois et décédé en 1939. Il s’agit d’une réédition de celle parue aux Editions Sommets (?), à une date inconnue mais certainement de son vivant. Il méritait, en effet, une nouvelle chance tant sa qualité est remarquable.
C’est l’histoire d’un écrivain à succès de livres policiers que l’auteur déclare exhumer d’un dossier numéroté dont il a une douzaine dans ses tiroirs. Un écrivain renommé bizarrement assassiné dont la mort suscita l’émotion et la curiosité du « Tout-Paris ». L’auteur, dont le pays est Grenoble, se présente comme un ami de cet écrivain jusqu’à sa disparition, il y a une dizaine d’années.
En fait, ce romancier a été retrouvé mort avec une dague à la lame plate et longue, du type de Tolède, un coupe-papier en acier damasquiné, enfoncé dans le dos avec une telle force que l’homme a été littéralement « cloué » sur son bureau de travail. Un cri déchirant a alerté sa femme présente dans la chambre voisine laquelle était venue 5 minutes plus tôt lui dire bonsoir…
La disposition des lieux et les portes verrouillées font que la seule issue possible par où a pu s’enfuir l’assassin était la chambre de sa femme. Or celle-ci certifie qu’elle n’a vu personne. Aurait-elle favorisé cette fuite, ment-elle ?
L’intrigue va tourner autour d’elle qui manifestement cache un secret, d’un médecin de la famille qui a été un des premiers à se pencher sur le corps, du secrétaire de l’écrivain qui va mener une enquête parallèle à celle de la police et d’un conservateur de musée qui va élucider l’énigme.
Et bien sûr innocenter l’épouse que tout accuse mais dont la force physique exclut qu’elle ait pu porter un coup aussi violent.
Malgré des longueurs, notamment à la fin, le livre est bien écrit et l’auteur s’attache à minutieusement expliquer tous les détails de cette machination ourdie, bien sûr, par un proche du mort qui convoite sa femme.
Celle-ci, d’ailleurs, sera laissée dans l’ignorance du rôle exact et involontaire qu’elle a joué dans l’exécution de son mari.

Michel GRANGER

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