J'ai aimé
04_claudel-crime

LE CRIME DE CHARING CROSS ROAD - J. CLAUDAEL
Belles Editions, Les Grands Romans Policiers,  1937 ? (pas daté)

Selon les initiés, cet auteur aurait signé ce livre par un pseudonyme. Sous ce nom, précisément, il a écrit, depuis 1924, d’autres romans policiers et sentimentaux.
A lire cet ouvrage, on sent l’écrivain aguerri. Qui même, parfois, sait rendre le hors sujet plaisant à découvrir. Après une première partie consacrée aux « Maîtres du hasard » (considérations tenues par les invités d’un dîner dans un restaurant renommé de Nice dont la réservation date de 10 ans !), il raconte une histoire policière dont il ne faut surtout pas ne retenir que l’identité du meurtrier…
Cela se passe en Angleterre et l’auteur, pour faire couleur locale, use sans modération d’expressions anglo-saxonnes dont beaucoup sont entachées de grosses fautes d’orthographe. Est-ce à dessein ?
On y retrouve un des convives de Nice qui depuis s’est ruiné en usant d’un coup de main qui lui permet de lancer la boule sur le tapis vert pour la faire aller toujours sur le 7 ! « Du coup, tout le monde se mit à miser dessus ! » Il dut donc abandonner son métier de croupier…
Pour l’heure, il fréquente une Anglaise mariée récemment en secondes noces à un riche fabricant de moteurs affligé d’une grave maladie de cœur. Il semble tarder aux deux amants d’attendre l’échéance pour disposer de la fortune. Aussi, machinent-ils quelque chose…
Qui aboutit à la découverte, au siège commercial du fabricant à Charing Cross Road, du caissier, présent là à une heure indue, mort, couvert de sang, tué d’une balle dans la cervelle.
Apparemment, ce n’était pas ce scénario qui était prévu et la question qui va se poser est : « Qui a tué ? »
C’est le détective Noug Kirter, de Scotland Yard, qui est sur cette affaire ; un adepte de la méthode déductive telle que nous a révélé Conan Doyle, « de cette sorte d’inspiration de la première heure qui nous frappe le plus souvent à l’improviste comme d’une illumination spontanée et doit nous servir de guide ». Il promet des surprises… et elles seront au rendez-vous.
Avec un épilogue que l’auteur qualifie de « La revanche du hasard » et qui est révélé devant le jury de Marylebone. Les amants ont présumé de l’efficacité du moyen de destruction que le hasard a livré à l’ancien truqueur de jeu de roulette ; ils ont aussi surestimé la fragilité du cœur du malade et apparemment mal évalué son pouvoir de réaction. A leurs dépens respectifs.

Michel Granger

[Accueil] [Notes de lectures] [Entretiens] [Articles] [Nouvelles] [Couvertures] [Divers]