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LE PANIER SANGLANT - CHARLES RENE CLUGIR
Librairie Bernardin Bréchet - Collection Enigma n°8 - 1932

Un jeune homme, secrétaire d’un Lord anglais, rencontre sur un paquebot transatlantique un ancien camarade de front. Débarqué à New York, ce secrétaire est rattrapé par la police à Los Angeles en route vers le Mexique (il dit obéir aux ordres écrits de son patron) : il se voit soupçonné de meurtres quand, dans la malle en osier qu’il véhicule pour le compte Du Lord, les douaniers découvrent trois têtes humaines décapitées enfouies dans la sciure... dont celle du Lord en question, de sa femme et de l’amant de celle-ci…
On ne peut rêver meilleur début de scénario pour ce qui, apparemment, constitue le premier et l’unique livre de l’auteur.
L’affaire criminelle dite « des trois têtes coupées » va vite aboutir à l’accusation et l’emprisonnement, à son retour en France, du secrétaire, lequel affiche un calme inaltérable qui peut aller jusqu’à la condescendance. Il se dit totalement innocent mais ce flegme ne joue pas en sa faveur ; cache-t-il une extrême violence rentrée ou est-il tout simplement un inconscient imbécile ?
Sans renâcler, le prisonnier conduit la police sur les lieux où il a pris en charge la malle d’osier ; dans une pièce, est trouvé le corps du Lord manifestement décapité vivant.  Pas de trace des deux autres corps.
Son ami, qui vient de fonder la nouvelle Agence Parisienne de Police « Tirauclair », ayant écouté les dépositions de la domesticité du Lord, va pressentir qu’une femme de chambre en sait beaucoup plus qu’elle n’a voulu dire. Celle-ci lui a tapé dans l’œil, ce qui ne gâte rien…
Ainsi est-il découvert que la grosse somme qui manquait au compte en banque du secrétaire – et qui était vue, aussi, à sa charge – a été généreusement distribuée à des compagnons de front dans la difficulté.
Mais cela ne saurait dissiper les charges du procureur et du juge désignés sur cette affaire. Quand ils s’apprêtent à prononcer l’inculpation, l’ami détective fait proclamer l’innocence du suspect en expliquant comment la tête coupée a pu se retrouver dans la panière. Et comment le Lord trompé a pu se débarrasser de son rival et de sa femme par une méthode tout aussi radicale quoique moins mécanique. D’ailleurs une lettre du Lord, à ne dévoiler qu’après sa mort et donnée à un vieux serviteur, vient corroborer ce scénario de cauchemar d’un crime passionnel diabolique dont, malheureusement, la justification de tous les détails n’est pas fournie.
Un premier succès en fanfare cependant pour l’agence de détective « Tirauclair », dont les histoires d’autres enquêtes sont annoncées… si le grand détective Paul Le Sourdier accepte d’ouvrir ses dossiers.
Apparemment, il ne l’a pas fait, hélas.

Michel GRANGER

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