Cette excellente adaptation d’un bon roman de l’auteur américaine populaire et prolifique Isabel(le) E. Ostrander (1883-1924) fait partie des premiers livres de la collection : « A ne pas lire la nuit » ; elle fut republiée en 1956 par La Librairie des Champs Elysées, Collection « Le Masque », avec un titre légèrement modifié : « Monsieur Lambers mourra ce soir » et quelques changements mineurs dans le texte. Il est vrai que ce livre mérite amplement cette double parution dans deux collections prestigieuses.
Un riche philanthrope va être assassiné malgré l’avertissement reçu par la direction de la PJ annonçant la date du meurtre. Lui-même refuse la protection de la police bien qu’il se révèle au fil de l’histoire qu’il avait plein d’arguments pour la solliciter.
Le commissaire Moussac, surnommé « Flair de braque », passe outre et est présent ce soir-là mais ne peut empêcher un poignard d’être plongé dans la poitrine du milliardaire et le coupable de s’enfuir au nez et à la barbe d’un important détachement de police. Au grand dam de son chef complice de cette surveillance ratée. Il recueille les dernières paroles du moribond qui décrivent sommairement l’allure de l’agresseur. Moussac se voit pressé par sa hiérarchie d’identifier le coupable.
Les domestiques, tous des délinquants repentis recueillis par l’homme de charité, vont parler : leur maître, jusqu’alors célibataire endurci, s’était mis à sortir le soir deux fois par semaine...
Le seul parent de Lambers, son neveu, va se trouver en bien mauvaise posture, se croyant lui-même un moment l’assassin (!) et une mystérieuse dame en noir dont Lambers est tombé tardivement amoureux au point de vouloir l’épouser va révéler une âme aussi noire que son habit et que son tuteur…
Moussac, « long et maigre », enquête, secondé par son ami Danjal, journaliste à l’Echo de France, qui n’hésite pas à interférer.
De l’action, de la rigueur, un scénario compliqué mais pas trop, tous les ingrédients sont là pour constituer une excellente lecture qui n’a vieilli que par les marques des autos décrites : des « tractions noires » pour la police et une « torpédo » pour le neveu. Délicieusement rétro ! Et on peut quand même lire la nuit sans problème.
Michel GRANGER
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