J'ai aimé
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Des dialogues à la Audiard, des senteurs qu’elle fait sourdre du moindre brin d’herbe, Dominique Sylvain est au mieux de son talent, tout comme Ingrid et Lola dont le lecteur a fait connaissance dans Passage du désir, Prix des lectrices Elle policier 2005.

DOMINIQUE SYLVAIN -L’ABSENCE DE L’OGRE
Vivian Hamy, mai 2007, 298 pages, 16 €

4° de couverture :
"Chaque homme porte en lui un jardin idéal. Celui de Louis Guillaume Giblet de Montfaury alliait délicatesse et luxuriance, fraîcheur et noirceur. Lumineux et ténébreux, mêlant les parfums de l'enfance aux effluves de mondes inconnus, il puiserait ses racines dans les voyages d'un jeune botaniste qui mettrait des années à le rêver, et une vie entière à le faire surgir de la douce terre de France. " C'est cet éden, protégé depuis des siècles par les murs d'un couvent, qu'un promoteur immobilier veut éradiquer. Lou Necker, la rockeuse étranglée dans le parc Montsouris, s'était violemment opposée à l'opération " Tolbiac-Prestige ". Le meurtrier présumé, celui que toutes les polices recherchent, est un jardinier d'origine américaine dénommé Brad Arcenaux.
Mais pour Ingrid Diesel, son ami Brad est le plus doux des hommes, son gabarit d'ogre n'est qu'un faux-semblant ! Reste à prouver son innocence à l'insupportable commandant Sacha Duguin. L'enquête qu'elle va mener avec son acolyte Lola Jost plonge ses racines dans le paradis du botaniste, le passé d'Ingrid et Brad, et mettra au jour les arcanes sinistres de Tolbiac-Prestige.

* * *

Revoilà Lola Jost et Ingrid Diesel. Elles nous manquaient un peu et elles nous reviennent aussi pétulantes et aussi déchaînées que jamais dans une nouvelle enquête qui les entraînera jusqu’en Louisiane.
Et pourquoi aimez-vous les enquêtes de ces deux imprévisibles détectives ? me direz-vous.
Pour la bonne chère, on y mange bien et, décrit par Dominique Sylvain, un menu prend des allures de repas de fête qu’on a envie de goûter :
- En entrée je te conseille les asperges.
- Des asperges, comme ça, sans rien ?
- Penses-tu ! Au jambon de Parme et gratinée au parmesan.
- Pas mal. Et ensuite ?
- Ensuite, le gigot d’agneau.
- Avec des pommes de terre ?
- Des charlottes fondantes.
- Et le vin ?
- Un petit côte-rôtie. Je viens de le rentrer. Il est très bien. Tu veux le commencer en apéritif ?
Pour le français approximatif d’Ingrid “née pour [le] réinventer” :
“... Le commandant Duguin, un type inconsommable.
- Imbuvable, tu veux dire ?
- Imbuvable, immangeable, comme tu veux
.”
Pour la poésie qui perce ici ou là :
Elles évoquaient le souvenir d’une pluie tiède sur des pétales de magnolias.
Pour le style :
Le ciel avait la couleur d’une marmite de plomb mal nettoyée.
Pour les citations de Lola :
“- Tu sais ce qu’aurait dit Rabelais, Maxime ?
- Non, mais ça m’intéresse.
-
L’odeur du vin, ô combien plus est friande, riante, priante, plus céleste et délicieuse que l’huile !
- J’approuve, dit Maxime en buvant une gorgée.
Mais toutes ces qualités ne seraient rien sans une bonne intrigue, bien solide et bien construite, avec ce qu’il faut de suspens, d’action, de rebondissements.
Toutes choses qu’on retrouve dans cette nouvelle enquête de nos deux détectives de choc.
Peut-être la meilleure !  

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