Après le sulfureux roman : La tentation de Monsieur Brémont, c’est le second livre de J. Esquirol. Un policier à déguster comme une bonne bouteille de Meursault premier cru : équilibré avec un très grand final ! Un directeur de banque resté tardivement au bureau est retrouvé mort par l’huissier de service, la tête trouée d’une balle et gisant dans une mare de sang. Le coup de feu n’a été entendu par personne et la mort s’est produite, semble-t-il, après le départ d’un visiteur venu voir le banquier et s’étant disputé bruyamment avec lui ; mais il l’a quitté vivant puisqu’il est sorti de son bureau en reculant et lui serrant la main. A première vue, il n’est pas l’assassin mais les soupçons vont se porter sur lui d’autant qu’il va se révéler très proche de banquier. C’est l’inspecteur Principal Binet, des Recherches de la Préfecture de Police, qui, passant heureusement par là et entré dans l’immeuble en voyant l’huissier et le concierge affolés en sortir, va enquêter sur le passé du banquier dont, le moins que l’on puisse dire est qu’il est loin de l’image que s’en fait la secrétaire de direction amoureuse de son patron, ce dernier ayant repoussé ses avances. Cela va mener le policier à ce magasin de bijoux et de vases chinois à l’enseigne de « l’Araignée de Jade » où la « tenancière » va lui montrer des eaux fortes et des estampes chinoises montrant l’acte d’amour « en des poses extraordinaires et compliquées ». Or le banquier était un client du « studio » caché derrière le magasin : il s’y rendait avec sa maîtresse dont l’identité va tirer ce juron de la bouche de l’inspecteur Binet : - Nom de Dieu !... Ne reste plus alors qu’à organiser la scène finale où le coupable sera confondu en présence des plus hautes autorités de la banque… et pour cause. Quant au coup de feu non entendu, l’auteur usera de son habileté pour démontrer qu’il a pu passer totalement inaperçu même à l’huissier qui, anticipant son départ tardif, s’était rendu au vestiaire troquer son uniforme de service contre son veston.
Michel GRANGER
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