Cet auteur (1870-1963), romancier et essayiste, n’est pas connu pour ses romans policiers, mais pour sa carrière littéraire (il fit partie de l’Académie Française) et pour ses engagements politiques parfois collaborationnistes. Il n’empêche que, quand son style est utilisé comme dans ce petit roman sans prétention, c’est un régal à lire ! Il s’en prend à un nouveau jeu de société, extraordinaire et brutal venu d’Amérique. Une partie de meurtre.
Lors d’une réception entre amis, « on simule l’assassinat de l’un des convives, ou même de plusieurs. Les autres invités doivent découvrir l’auteur ou les auteurs du crime. Un prix est décerné au meilleur détective. »
Tout se passe lors d’un dîner nocturne dans la clairière attenante à un château près de Genève. Sont là des personnalités de nationalités diverses (un Ministre et un Académicien), dont deux Américains correspondants de grands journaux US et une grande star du cinéma hollywoodien dont on s’apercevra qu’elle n’a pas été invitée. La fille du propriétaire est là en compagnie de son fiancé lequel déplaît à son comte de père, n’ayant pas l’étoffe d’un ambassadeur d’autant qu’il connaît la star... On comprend tout de suite qu’un drame va se jouer en marge de ce divertissement singulier.
Les échanges verbaux sont savoureux tel celui du Ministre qui demande : « On n’a plus de talent, n’est-ce pas, une fois qu’on est entré à l’Académie ? Et se voit répondre par l’intéressé : « C’est déjà beaucoup d’en avoir avant ! »
Soudain, une détonation est entendue... La grande actrice est retrouvée au château, allongée, revolver en main et imitant à la perfection les symptômes de la mort... Sauf qu’elle est bien morte... Les accusations vont se déchaîner pour savoir s’il s’agit d’un suicide ou d’un meurtre pour se terminer par la vérité sanctionnée finalement par la formule : « on ne badine pas avec la mort... »
Michel GRANGER
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