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SANS APPEL - JEAN LEGER
Editions A. Beirnaerdt, Collection Le Jury 3ème Série, n° VI, 1943

En acquérant, grâce la commodité apportée par Internet, le lot des 10 premiers titres parus dans la collection "Le Jury" 3ème série annoncée comme la première grande collection belge de romans policiers d'auteurs belges, je pensais me procurer là quelques heures de bonne et captivante lecture.
D'autant que le premier titre était Légitime Défense et le n°7 le génial : L'infaillible Silas Lord, tous les deux de S.-A. Steeman (1908-1970), lui-même directeur littéraire de la collection. Je m'attendais donc à découvrir des intrigues originales et un style narratif à la hauteur du talent du maître dont je suis un fervent admirateur.
Hélas, la déception a été totale !
Et j'ai dû balancer pour trouver le meilleur de ces 8 romans (hormis les deux Steeman relus avec délectation). Faisons un sort aux autres titres sans grand intérêt :
- Sang chaud, de L. Marchal, n'est pas un livre policier mais une histoire politique.
- Le destin de Mme Hortense, de L. Dubrau, un crime à plusieurs dont un seul a donné le coup fatal.
- Champ-Dormant, de Carine, un documentaire sur la folie et sur les regrets d'un psychiatre qui y est confronté.
- Le quai de la main d'Or, de J. Marsus, raconte l'enquête sur la chute (accidentelle) d'un jeune garçon dans un bac d'acide.
- Plaidant coupable, de Van Montfort, parle d’un faux coupable accusé par un tiers qui l'a sauvé du suicide et qui va payer pour lui.
- Le jeu des rois, de Anne Sylvius, raconte la disparition d'une directrice de pension pour enfants au bord de la mer qui s'éternise pour accoucher d'une banalité.
- Tempête dans le port, de Max Servais, est une sordide histoire de drogue bien compliquée et bien lassante

Seul J. Léger, dans  Sans appel , fait montre de quelque originalité avec un névrosé qui va voir la police pour demander qu'on le protège de quelqu'un de sa famille qui, selon lui, veut l'empoisonner à l'arsenic. Malgré la venue d'un policier à son domicile, il succombe à l'empoisonnement dont on va voir qu'il est lui-même responsable pour une motivation trouble et assez peu crédible. Une affaire un peu sordide sans grand intérêt
Certes la Belgique a enfanté des légendes du policier : Steeman, Simenon, etc., mais, tout autant qu'en France, elle a enfanté des auteurs de navets. Le plus surprenant est qu’ils ont reçu l’adhésion de Steeman.

Michel GRANGER

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