Voilà un livre qui raconte une histoire intéressante et pertinente même si les moyens d’information d’aujourd’hui authentifient l’auteur comme ayant été un écrivain dit « révolutionnaire ». Il semble que Michel Herbert (1898-1978), alias Joan Sun, personnage sulfureux s’il en est, n’a donné que cette seule contribution à la littérature policière : un essai unique mais réussi. Rien ne transparaît dans cette histoire des opinions politiques de l’auteur sinon une intention manifeste de copier (certains diront « singer ») les écrits américains de cette époque et c’est fait avec talent, comme pour d’autres titres de la collection d’ailleurs. La « couleur locale » est sobrement rendue sans caricature, ce qui est fort appréciable.
Un homme travesti en femme est découvert tué d’une balle de browning, calibre 6,35, dans une chambre du Tombs Hôtel situé dans le quartier de Broadway à New York. Cette chambre était occupée normalement par une fille laquelle a disparu après qu’on l’ait vue y pénétrer. Si bien qu’au début l’homme déguisé est pris pour elle !
L’inspecteur Castle et le sergent Williams enquêtent sur place et interrogent les occupants des chambres voisines, le logeur et le personnel de l’hôtel. Ils vont largement utiliser la technique de « l’impossibilité de temps » (pas assez de temps pour perpétrer l’acte criminel) pour disculper certains suspects, au point de se demander même s’il n’y a pas eu y avoir une entente préalable entre eux.
En fait, l’affaire va déboucher sur des agissements qui tournent autour d’un gros diamant, lui aussi, disparu. Une gemme « synthétique » dont l’inventeur du mode de fabrication à la portée de tous constitue le moteur de l’histoire. Une « formule » fort convoitée dont la divulgation risquerait de réduire à néant le prix de toutes les collections diamantaires du monde. D’où l’effort venant de toutes part pour s’en emparer.
Michel GRANGER
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