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LE CUISINIER DE TALLEYRAND -
JEAN-CHRISTOPHE DUCHON-DORIS
Julliard, avril 2006, 297 pages, 19 €

Duchon-Doris à table

Lire un roman signé Jean-Christophe Duchon-Doris c’est  avoir l’assurance de deux choses : un style superbe et une imagination jamais prise en défaut. On retrouve ces qualités dans Le cuisinier de Talleyrand, où, à son habitude, le magistrat marseillais mêle son goût pour l’Histoire à une péripétie mystérieuse et palpitante qui relève du roman policier historique. Le cuisinier en question, c’est Antonin Carême qui, en dépit, d’un nom incitant à jeûner fut l’inventeur de la cuisine moderne. On dit que si - malgré la position de la France face à la coalition qui avait abattu Napoléon - Talleyrand tira son épingle du jeu Congrès de Vienne en 1815 qui décidait de l’Europe, c’est parce que grâce au génie culinaire de Carême il avait emballé les grands de ce monde, qui, repus et enchantés ne savaient rien lui refuser. Mais ce n’est que l’arrière-plan de l’histoire pour Duchon Doris. En vérité un crime a été commis – un rôtisseur massacré – dans lequel le célèbre cuisinier semble impliqué jusqu’au cou. Entre le policier Autrichien Janez Vladeski et Carême s’engage un duel « mangouste-cobra » où l’enquêteur, malgré ses soupçons ne peut échapper à la fascination exercée par le roi de la daube de joue de bœuf et des meringues à la liqueur d’orange. Duchon-Doris ne ménage ni surprises ni coup de théâtre final. Ce qui ne fait que renforcer les qualités de ce banquet de mots.

Jean Contrucci

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