|
Raconter une histoire policière en 16 pages, certes très remplies et compactées au maximum (attention pour les yeux faibles), tel était le défi lancé aux auteurs de cette petite collection de sortie de guerre (je n’en connais que deux titres).
L’auteur ici n’a besoin que de 10 pages pour faire son récit ; ensuite, c’est une extension de l’affaire dont on pourrait se passer tant elle fait appel aux poncifs habituels : gangsters, racket, déguisement, évasion et finalement un acquittement surprenant en cour d’assises…
Le directeur d’un célèbre music hall « florissant » du Strand londonien est retrouvé mort dans l’ascenseur de l’établissement lardé de coups de poignard. Manifestement, il a fait les frais d’un règlement de compte entre lui et un protagoniste de la troupe qui l’entoure : parmi eux le jongleur diabolique, la dresseuse de la chienne calculatrice, les athlètes sans pareils, l’homme aquarium, le fakir et son médium, le comique funambule et les « beauties » de la boîte (faisant l’objet de la belle couverture couleur de ce petit fascicule), les plus belles filles de Londres. S’ajoutent à tous ces suspects potentiels, sa femme, une figurante devenue « vedette » par le mariage, qui joue dans un sketch avec un bourreau des cœurs lui donnant la réplique, sinon plus. Avec en prime, un ancien directeur évincé…
Beaucoup ont de bonnes raisons d’en vouloir au directeur mais l’inspecteur Sharp de New Scotland yard ne réussit pas à relever une charge vraiment accablante contre quelqu’un en particulier… Il va donc s’orienter vers une mystérieuse « Main Noire » auteure de cet ultime avertissement : « Souviens-toi du tonneau diabolique … »
Finalement, c’est l’assistant du metteur en scène, un ancien policier américain, qui lui suggère une opération du type « La main qui dénonce », laquelle permettra de confondre le coupable là où on ne l’attendait pas.
Du cousu main, sinon de fil blanc !
Michel GRANGER
|
