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Jean Normand, alias Raoul Antoni Lematte (1885-1956), est un écrivain qui gagnerait à être mieux reconnu parmi les auteurs de romans policiers. Il est vrai qu’il a beaucoup écrit dans d’autres genres : aventures pour la jeunesse, romans sentimentaux, etc., et a été un chercheur dans le domaine des énigmes policières (il est l’auteur d’un livre remarquable sur Landru datant de 1953), si bien qu’il est difficile de savoir exactement quels ont été ses vrais ouvrages policiers.
Celui-ci présenté ici mérite d’être signalé, sinon pour son titre un peu abusif mais pour l’astuce de son intrigue et, surtout, sa grande vraisemblance, deux qualités rarement associées dans ce genre d’intrigue : un jeune, qui a une dispendieuse liaison avec une actrice de cabaret, perd au poker une grosse somme à « Notre Dame du Hasard » et se voit refuser par le directeur de la boîte la somme qui, selon lui, devrait lui permettre de continuer pour « se refaire ».
Or, juste après sa sortie de la boîte, on entend dans le brouillard des cris : - Au voleur, à l’assassin !, puis le claquement de deux coups de feu.
C’est un joueur plus chanceux que lui – et surtout plus riche – qui vient de se faire étrangler par derrière par un assaillant costaud. Dans le corps et dans le caniveau, aucune balle. Mais un pistolet retrouvé en bordure du trottoir dans le ruisseau : une arme marquée aux initiales du jeune joueur perdant et qui se révèle bien être la sienne.
Quel coupable idéal que ce jeune fils de directeur d’usine (fabricant de canots automobiles) qui a toutes les raisons d’être l’assassin… Il est arrêté le lendemain au champ de courses et sa culpabilité retenue par le juge.
Heureusement, l’inspecteur Foulon venu sur place pour enquêter sur ce meurtre singulier s’interroge : Qui a tiré et pourquoi ? Ce qui va conduire à un autre scénario.
Michel GRANGER
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