J. OSSIP - pseudonyme de Juliane OSSIP (1908-1999) - peintre, illustratrice et romancière, a écrit plusieurs romans policiers (on parle d’une quarantaine !) dans les années 1935-45, une période peu propice aux publications de ce genre.
J’avais lu et apprécié son « L’homme aux neuf doigts » publié par Diderot en 1946 et ai déniché sur Internet une copie de cet opuscule de 62 pages qui raconte l’enquête consécutive à la mort d’un avocat « général » tué dans sa propriété ; un meurtre avec de nombreux suspects parmi lesquels ses « clients » toujours condamnés à une plus lourde peine que souhaité dont parfois le bagne, sa « fiancée », qui semble plus intéressée par sa fortune que par sa personne, sa secrétaire, amoureuse de lui mais qui l’a volé pour sauver sa mère malade et s’apprête au suicide, et ses amis dont un médecin et un écrivain.
La mort violente a été administrée par un coup de feu tiré dans la nuque à bout portant dans la cabine où l’avocat laissait ses vêtements avant de se livrer à la navigation à la voile sur la Seine.
Le coupable fait partie de la petite troupe d’amis réunie autour d’une partie d’échecs dont on se demande bien pourquoi, précisément, juste au même moment leur hôte s’adonne au canotage ! Ou alors le meurtrier s’est-il enfui à la nage car les murs de la propriété sont infranchissables. L’arme du crime a été retrouvée dans les broussailles en bordure de la Seine hélas sans empreintes dessus.
L’enquête est confiée au commissaire Legrand et l’inspecteur Sylvain, venus de Poissy jusqu’à Triel. Ils commencent par vérifier les alibis et quelques protagonistes n’en ont pas. Notamment la secrétaire, ce qui réjouit beaucoup la « fiancée…
C’est l’ami d’enfance de l’avocat, l’écrivain, qui supplée à l’incurie de la police officielle ; après avoir joué au détective amateur, il va écrire un livre à peine déguisé racontant la vie – et la mort de l’avocat – où sera désigné le coupable de sa mort – et ainsi le faire réagir et accuser.
Une histoire simple mais plaisante à lire.
Michel GRANGER
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