Il est exceptionnel que je critique un auteur vivant. C’est pourtant le cas de Jean Pierre Ferrière qui fête ses 90 ans cette année et dont j’ai voulu relire ses sept livres où il met en scène les sœurs Bodin : Blanche, l’ainée, petite, boulotte, autoritaire, qui domine sa sœur Berthe, grande, osseuse, myope, de nature douce et passive. Deux septuagénaires très pittoresques habitant Orléans, devenues, par désœuvrement et goût du mystère, enquêtrices policières.
Dans ce premier livre, celles-ci s’insèrent de façon surprenante dans une laborieuse histoire ayant pour cadre le Grand Bazar du Chatelet où travaille leur pensionnaire comme décorateur ; elles vont se trouver mêlées à une série de meurtres touchant le personnel du magasin. Sans jouer un rôle majeur dans l’enquête, elles contribuent à l’identification du coupable et sauvent la vie de leur pensionnaire lequel les avait précédées pour confondre l’assassin.
Dans les autres livres, on retrouve les sœurs Bodin en vacances dans le Midi, chez une cousine, où tout le monde s’entretue pour s’emparer d’un magot. En goguette à Paris, les voilà mêlées à un réseau de prostitution et damant le pion à la police ; elles songent à monter une petite agence de police privée mais l’autorisation leur est refusée. Dans cadavres en mitaines, en tant que « gardiennes de la vertu » elles sont confrontées à une tueuse en série. Ensuite, c’est leur servante qui se retrouve étranglée sur un canapé par le fil de l’aspirateur. Une fille en question poignardée dans le dos vient assouvir la vengeance de leur femme de ménage tandis que le locataire de leur chambre d’amis va se faire poignarder tandis que Berthe fait du somnambulisme…
Des histoires simples bien racontées interrompues par défaillance de l’éditeur ?
Michel GRANGER
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