J'ai aimé
03_edgley ne craignez plus

Ne craignez plus - Leslie Edgley
Editions S.E.P.E., Le Labyrinthe, 1948.

Jacques Decrest (1893-1954), directeur de la collection « Le Labyrinthe », avait « découvert » ce livre et bien mesuré sa qualité qui en avait réalisé la traduction. Pierre Véry (1900-1960), dans son avant-propos, en soulignait l’originalité en tant que « nouveau roman policier », élevant l’auteur au rang d’un R. L. Stevenson ; c’était le premier livre de l’auteur qui en écrirait 8 entre 1946 et 1971, le seul qui serait porté à l’écran en 1961.

L’héroïne est une jeune femme qui est prise comme bouc-émissaire à propos d’un meurtre perpétré par son patron à l’encontre de sa riche épouse.

Elle a été chargée de remettre à quelqu’un une enveloppe. Pour aller au rendez-vous, elle prend le train et dans le compartiment réservé pour elle, elle trouve un homme et une femme. La femme semble morte et l’homme accuse la jeune fille de l’avoir tuée avec sa lime à ongle… Puis il l’assomme.

Quand elle revient à elle, un policier est là auprès d’elle. Ils descendent à la station suivante sous le prétexte d’un interrogatoire. Elle doit s’exécuter, mais jetant un regard en arrière, elle aperçoit l’assassin, se lance à sa poursuite et ainsi échappe au policier.

Tout cela n’est que le début d’une aventure où la pauvre Sharon va passer pour folle ; c’est d’autant plus facile à postuler qu’elle a eu des problèmes psychologiques et séjourné dans un établissement spécialisé.

L’épreuve à laquelle elle est soumise est quasi inhumaine. Tout son entourage, ou plutôt celui de son patron qui l’a embauchée comme secrétaire, semble lui être hostile et s’être coalisé pour la faire accuser. Elle en vient même à croire que son fiancé l’a finalement lâchée.

Heureusement tout finira bien et elle réchappera à son infortune mais au prix des pires angoisses, affres et autres persécutions.

Le livre est extrêmement sombre à décrire ainsi comment on peut abuser d’un être faible qui ne sait se défendre dans le cadre de cette machiavélique machination.

A lire, certes, mais pas pour savoir ce qu’il ne faut plus craindre puisque le texte ne parle que de la chaleur du soleil...

Michel GRANGER

[Accueil] [Notes de lectures] [Entretiens] [Articles] [Nouvelles] [Couvertures] [Divers]