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13_Luis Alfredo Antispéciste

Luis Alfredo - Antispéciste
SKA éditions, collection Noire Soeur, mai  2021, 49 pages, 2,99 €

Et c’est à cette violence, entièrement assumée, que nous avons recouru avec succès ! À cette violence totalement justifiée !”  L’orateur marqua un temps d’arrêt ... “Violence totalement justifiée par les faits : Un, les animaux sont innocents. Deux, nous ne l’avons utilisée que parce qu’elle était nécessaire pour les secourir afin de leur épargner des préjudices terribles. Trois, aucune violence excessive n’a été utilisée. Quatre, toutes les alternatives non violentes avaient été épuisée...Au final, et c’est malheureux, une chose semble certaine. À moins que la quantité massive de violence faite aux animaux soit reconnue par ceux qui la perpètrent, et jusqu’à ce que des mesures significatives soient prises pour y mettre fin, aussi certainement que la nuit succède au jour, certains militants, ici où là, d’une façon ou d’une autre, auront recours à la violence contre des personnes qui maltraitent des animaux, afin de défendre leurs droits animaux.”

Après une enquête dans le monde de l’art contemporain, René-Charles de Villemur fait la connaissance d’un autre monde, celui des antispécistes « des bouffeurs prématurés de pissenlits » comme les définit un des personnages, un monde qui va donner à René-Charles une envie de « hamburger gersois, version enrichie du diététique burger des fast-foods, viande hachée de bœuf tendre, enserrée dans deux tranches de foie gras frais poêlé, servi sur un pain brioché aux truffes et garni d’une sauce à la truffe, émincé de pomme de terre frite à la graisse de canard. »
Qui a tué le boucher Taillefier, patron de L’eau à la bouche ? Un mois après avoir été agressé par une bande d’activistes de la FRAM (Front Révolutionnaire Antispéciste Mondial) qui avait déversé du sang et des carcasses d’animaux sur sa devanture, on l’a trouvé pendu par les pieds comme un quartier de bœuf. Qui avait intérêt à sa disparition ? Des antispécistes extrémistes, sorte de black-blocks de la cause animale ? Ou bien tout simplement pour une question d’argent ? Mais le seul héritier de la boucherie et de la maison, le beau-fils en est déjà le propriétaire, Taillefier n’ayant que l’usufruit ? Il ne tire aucun avantage de sa disparition. Alors ?
C’est toujours avec le même plaisir qu’on retrouve René-Charles de Villemur, ce flic pas tout-à-fait comme les autres, qui porte avec élégance son légendaire chapeau mitterrandien, son noeud papillon et sa montre de gousset, qui salue se collègues d’un « bonjour citoyen ! » et qui n’oublie jamais de placer en évidence dans la poche de sa veste un exemplaire de l’Huma quand il va voir son supérieur !
Et c’est avec l’aide de son fidèle ami, le privé Joan Nadal, que René-Charles fera la lumière sur cette étrange affaire.
Un seul souhait : on aimerait retrouver un jour René-Charles de Villemur dans une enquête plus longue, plus étoffée, en un mot dans un roman.

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