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Dans ce quatrième livre non « alimentaire », c'est-à-dire non consacré aux aventures de son héros fétiche, Ludovic Martel, l’auteur nous livre une énigme bien racontée et agréable à lire.
Lors d’une partie de chasse organisée par un procureur en retraite, dans la vallée du Cher, au lieu dit du Bois des Pendus plein de brume, à laquelle participent toutes les notabilités locales, la fiancée du fils d’une marquise chasseresse est retrouvée morte, tuée par un tir de carabine à plombs qui lui a emporté toute la figure. Près de la victime, son fiancé est trouvé évanoui et il tient dans ses mains une arme qui a servi. Un garçon, revenu pour la première fois chasser depuis qu’il a tué son père accidentellement, 10 ans plus tôt, lors d’une telle battue.
Le corps ensanglanté est découvert par une jeune fille cousine éloignée de la marquise, laquelle s’est remariée à un argentin beaucoup plus jeune qu’elle. Elle aussi était amoureuse du fils de la marquise et c’est elle qui va mener l’enquête en parallèle avec la police. Par elle, qui s’occupe de l’élevage des chevaux dans la propriété de la marquise, on apprend incidemment ce que sont « les mauvais cœurs » : des poulains « qui ont peu de sang et guère de souffle », dont elle est chargée du dressage pour envoi à Paris en tant que chevaux de manège. Vivant dans ce milieu depuis trois mois, elle se demande « si ce sont les chevaux ou les hommes qui sont les mauvais cœurs »…
Naturellement, les soupçons de l’inspecteur venu sur place se portent sur le jeune fiancé qui nie avoir tiré tandis que la jeune fille dirige, elle, ses soupçons ailleurs, c'est-à-dire sur les nombreux autres suspects qui ont pu, le jour de la chasse avoir de bonne raison d’éliminer la fille.
Après un retournement de situation, la coupable va être confondue là où on ne l’attend pas, dans la pure tradition des maîtres du roman policier.
Michel GRANGER
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