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La marche du fantôme - Mark Cross
Editions R. Simon, Police Secours Collection, 1940.

Dans ce livre de Mark Cross, alias Archibald Thomas Pechey (1876-1961), le traducteur, Fernand Peyre, a décidé de désigner la bande des quatre détectives, « redresseurs de torts », commandés par la séduisante avocate : Daphné Wrayne, du nom des « Ajusteurs ». Terme littéral préféré à celui des « Justiciers », utilisé par R. Tickle pour un autre titre, publié dans la même collection la même année. Quant à E. Delpy, il titre, un an plus tôt : « les Quatre frappent juste » et Simone Millot-Jacquin parle des « Quatre » dans « Le crime de Passington », publié par F. Rouff (collection La Clé) aussi en 1939. On voit que des libertés ont été prises pour le terme ambigu de The Adjusters.

« Nous réajustons les inégalités qui existent entre les criminels de toute nature et les honnêtes gens », déclare Daphné, Sherlock Holmes en jupon, au colonel Grayson venu la voir pour qu’elle s’occupe d’une maison qu’il vient d’acheter et qu’il prétend hantée ; il a même tiré sur un fantôme, sans succès. A noter qu’ici le roman n’emprunte qu’à la réalité, le capitaine Frederick Marryat (1792-1848), célèbre romancier,  ayant lui-même tiré en 1836 sur le fameux fantôme « Brown Lady », signalé depuis le 18ème siècle dans le Norfolk.

Ici, le fantôme a laissé des traces, ce qui n’est pas une habitude commune et l’histoire de la hantise va vite tourner à la mystification. « Mais qui a pu en avoir l’idée », s’exclame le Colonel et surtout pour quel motif ?

En fait, quelque chose est caché dans cette vieille demeure seigneuriale qui incite les voleurs y ayant trouvé refuge à faire croire à « ces diableries moyenâgeuses ». Bien vite, un suspect est localisé et le lien établi avec un lot de bijoux volés et non encore retrouvés. L’affaire est vite élucidée avec l’aide de la bande des quatre comme relais sur le terrain qui surveillent les lieux et passent à l’action…

Bref, une histoire agréable à lire sans grand suspense, construite honnêtement avec des héros sympathiques, ce qui explique que M. Cross ait mis en scène ses cinq héros un grand nombre de fois sans qu’il soit possible de dire combien à moins de le lire en anglais car, sur les 45 romans qu’il a écrits, seulement 4, à ma connaissance, ont été traduits en français.

Michel GRANGER

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