On a plus souvent l’occasion de découvrir le nom de Miriam Dou(-Desporte) en tant que traductrice de nombreux romans policiers d’auteurs anglais dont les plus célèbres (V. Williams, P. Wentworth, A. Christie, P. Oppenheim, J. S. Fletcher, etc.), notamment dans la collection du Masque. Mais elle s’essaya aussi à l’écriture de romans de son cru et, ma foi, avec un certain bonheur. J’avais apprécié son roman « Le crime de La Madeleine » publié dans la collection de la Librairie des Champs Elysées en 1930 malgré une histoire peu vraisemblable de mariée enlevée et déguisée et de marié poignardé confiée au commissaire Rousseau, mais n’avais pas lu encore celui-ci publié 16 ans plus tard.
Elle y met en scène un duo d’enquêteurs fort sympathique en les personnes de l’inspecteur Michel Masson de la Sûreté Générale et de son ami reporter et journaliste Jean-Claude Rondel lancés sur la piste d’un assassin qui, dans la région de Nogent-le-Rotrou, a tiré dans le dos d’un homme retrouvé près d’une conduite intérieure à deux places avec spider en feu, renversée au bord de la route. La partie supérieure de son corps est affreusement brûlée, notamment sa tête, et cela le rend méconnaissable mais les circonstances météo n’ont pas permis de calciner suffisamment le corps arrosé d’essence pour faire disparaître les traces des balles qu’on a tirée sur lui, ce qui fait dire au docteur venu examiner le cadavre que c’était un crime dont il s’en est fallu d’un souffle de vent pour qu’il ne soit « parfait ». Sinon, on aurait conclu à un accident.
Le tandem se compose du policier défaitiste au possible, habité par un manque total de confiance, et du reporter toujours optimiste qui ne rate pas une occasion de remotiver son ami.
En fait, on se doute bien que si le mort a été défiguré, c’est pour brouiller son identité et que son nom et son adresse inscrits sur la plaque de cuivre du véhicule ne sont pas là par hasard. L’enquête va s’orienter vers l’obtention d’une photographie du mort, un voyageur de commerce parisien spécialisé en bonneterie et homme à femmes… La « chance » de l’inspecteur Masson, c’est surtout l’aide d’une femme un peu excentrique qui va le mettre sur la piste des amants coupables.
Michel GRANGER
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