Je ne suis pas un fanatique de M.-A. Dazergues (1903-1963). Je trouve ses intrigues plutôt banales mais, pour une fois, des circonstances propices de mon état d’esprit actuel ont fait que cette histoire m’a accroché dès le début.
Un chasseur à l’affut de gibier d’eau constate une activité bizarre dans une maison de bord de l’eau : un homme balafré s’en échappe subrepticement. Puis il entend miauler le chat de la maison occupée par un vieillard, sa fille, sa gouvernante et un jardinier.
L’éditeur du journal local de Saint-Julien-sur-Sandrine a, parallèlement, reçu une lettre anonyme de Chambéry annonçant qu’il risque de se passer quelque chose dans cette maison. Ayant jeté la lettre à la poubelle, il y délègue cependant son jeune rédacteur en chef se disant que si quelque chose se passe, cela fera un bel article. Etant allé rôder près de la maison, le jeune aperçoit à la fenêtre illuminée un chat qui fait le dos rond.
Le père justifie l’éloignement de sa fille par ces intrusions d’un homme chez lui. Et il l’emmène dans une autre de ces demeures près du lac du Bourget. A son retour, il apprend que le chat a été retrouvé pendu à un arbre !
La police va refuser d’intervenir, jugeant que ce n’est pas un crime d’ôter la vie à un animal, malgré la plainte de la gouvernante. Du coup, la gouvernante confie l’enquête à un détective de Chambéry, nommé Dominox : elle voit le jardinier coupable mais s’interroge sur ses motivations. Ou bien est-ce le maître de maison qui n’aimait pas beaucoup lui non plus l’animal ?
Le dénouement de cette affaire qui finalement ne fait qu’une victime – le chat – est tout à fait original même si elle démontre que l’auteur du livre, s’il était un bon conteur, n’était pas forcément un spécialiste des croyances aux vies multiples et à la réincarnation. En tout cas une idée originale pour un récit concis et agréable à lire.
Michel GRANGER
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