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GARDEN OF LOVE -MARCUS MALTE
Zulma, janv. 2007, 318 pages, 18,50 €

Marcus Malte : sur la trace du Démon

Avec le temps Marcus Malte est en train de s’installer dans le club très fermé des grands auteurs de romans noirs. Depuis que Fajardie de consacre prioritairement au roman historique, il y avait une place à prendre. C’est fait. Garden of love, le dernier opus « Maltais » est d’une maîtrise qui n’a d’égale que sa noirceur. Rigoureusement inracontable, car l’intrigue protéiforme, joue sur les apparences, les jeux de miroirs entre personnages, le dédoublement de personnalité, la schizophrénie qui mettent le lecteur à bout de souffle, des nœuds et des questions plein les mains et la tête.

Le point de départ est cet étrange manuscrit reçu par Alexandre Astrid, un flic à la dérive personnelle et professionnelle, intitulé Garden of love. Pas de nom d’auteur, mais en revanche le policier se rend vite compte que c’est sa propre vie – mais déformée, dévoyée, racontée avec impudeur, à la fois précise et inventée, qui se trouve renfermée dans ces pages diaboliques. Pour une fois l’enquêteur est l’objet même de l’enquête. Il faudra à Astrid –démoli par une triple deuil personnel – remonter dans le passé pour découvrir qui est l’auteur pervers qui lui a tendu ce piège.

Cette histoire fascinante comme le Mal est digne d’un David Goodis ou d’un William Irish. C’est dire.

Jean Contrucci

 

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