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MAURICE GOUIRAN -PUTAINS DE PAUVRES !
Jigal, oct. 2007, 252 pages, 16 €

4° de couverture
Quand Laura, un amour de jeunesse devenu SDF, est venue lui parler de cette “peste des pauvres” qui semblait s’attaquer aux quartiers Nord de la ville, Clovis Narigou n’a pas immédiatement réagi. Les pauvres ? Y’en a partout, on ne les regarde même plus !
Mais quand, quelques jours plus tard, les politicards de tout bord montent au créneau pour démentir cette alarmante rumeur, Clovis se dit qu’il est peut-être temps d’enquêter !
Les pauvres et les sans-abri tombent en effet comme des mouches, décimés par une épidémie foudroyante...
Le maire Bellérophon Espingole a beau s’égosiller pour minimiser cette étrange affaire, toute la ville est en ébullition...
Quarantaine déclarée, routes fermées, état d’alerte sanitaire maximum... Marseille coupée du monde !
 La tension est à son comble, le peuple gronde, les politiciens se déchainent, les pauvres trinquent. Mais à qui profite donc le crime ? 

Avec ce douzième roman, Maurice Gouiran très en verve, attaque tous azimuts, dénonce la cupidité, la lâcheté et la rapacité de certains pouvoirs ! Vif, cinglant, engagé, Maurice Gouiran n’a pas son pareil pour mêler fiction et dure réalité... Maurice Gouiran, un des talents les plus affûtés du polar hexagonal.

Je n’ai rien à ajouter à ce qu’écrit l’éditeur. Ou plutôt, si, je vais citer quelques petits passages qui donnent le ton :
Une progression à deux chiffres, voici donc le viagra suprême de tous les investisseurs, l’annonce qui provoque plus d’érections dans le milieu économico-financier que les bas résilles, les strings noirs ou les soutifs en dentelles.
En France, quand on ne peut pas régler un problème, on pond une loi qui ne sera jamais appliquée...”
“- Prends la loi sur le droit opposable au logement. Tu imagines le clodo se retourner contre l’Etat parce qu’il ne sait pas où pioncer ? Tu le vois entrer dans un commissariat pour portrer plainte ? Tu le vois dégotter un avocat ?
Finalement, si l’on raisonne d’un point de vue strictement économique, l’esclavage n’avait pas que des défauts !
Mais rassurez-vous il n’y a pas que du “social” chez Maurice Gouiran, il y a aussi l’Estaque et son Beau Bar avec sa faune particulière, la Varune et les chèvres du Rove, et puis il y Laura, l’ancien amour de Clovis, il y a Elodie, l’infirmière qui porte une “blouse blanche où trois attaches, judicieusement déliées, laissent entevoir la naissance d’une poitrine généreuse.” Sacré Clovis !
Mais il y a aussi et surtout une enquête menée tambour battant. Quel est ce mystérieux 4 x 4 noir qui rôde la nuit dans les quartiers populaires ? Qui s’acharne sur ces enfants que l’on retrouve torturés ? Pour leur faire avouer quoi ? D’où sort cette peste des temps modernes ?
Une enquête  qui conduit Clovis jusqu’à Lisbonne, où l’on retrouve son penchant pour les bons petits plats :
C’est ici (...) que l’on déguste le porco alentejana, plat de porc épicé mitonné aux palourdes, le mets emblématique de l’Alentejo, mais aussi la soupe à l’oeuf, au pain et à la coriandre, les olives, le fromage de la région servi avec du broa, le pain de maïs, le mérou légèrement frit...
A déguster sans attendre !

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