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Sous les pavés, la rage : Maurice Gouiran Jigal, octobre 2005, 263 pages, 16euros
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4° de couverture : Mai 68, la France est en effervescence. Elle rêve et c'est déjà ça ! A Sainte-Apostasie, les crânes de sept notables explosent sous des coups anonymes, ce qui, vous l'avouerez ne facilite pas la réflexion ! A Marseille, Jackie et sa bande de l'Estaque découvrent les grèves, les manifs et la folle utopie qui va avec... En même temps, né sous X et obsédé par son passé, Jackie décide de rechercher la mère qu'il n'a jamais eue ! Quoiqu'il arrive, il veut savoir! Pour retrouver ses racines, ses pas le mènent en Haute-Provence, dans un de ces villages perchés aux ruelles tortueuses peuplées d'ombres, de mystères et de non-dits. En fouillant son passé, Jackie est alors confronté à une période particulièrement trouble de la fin de la guerre, l'épuration, qui vit surgir de nulle part, ces résistants de la vingt-cinquième heure s'érigeant bien vite en justiciers ! L'Histoire est un éternel recommencement, l'horreur, la haine et la connerie aussi !
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Un 9e roman dans lequel Maurice Gouiran, aborde avec rudesse les thèmes qui lui sont chers, l'Histoire et ses innombrables injustices, opposant ici l'exubérance de Marseille à l'âpreté de l'arrière-pays
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Le ton choisi par Maurice Gouiran pour son neuvième roman donne dans la gravité. Sous les pavés, la rage commence comme un thriller classique avec sept assassinats mais l’histoire récente de la France prend vite le pas. Gouiran, reliant les époques et les événements, évoque à la fois l’utopie de mai 68, avec Jackie et sa bande de l’Estaque découvrant ce vent de liberté qui souffle sur une France enkystée, puis la question de l’abandon d’enfant et la naissance sous X, car Jackie recherche désespérément une mère qu’il n’a pas connue. Cette quête le fera remonter jusqu’à la période trouble et honteuse de l’épuration où d’ex-collabos mués en « résistants » de la dernière heure retrouvaient une conscience pure en s’érigeant en justiciers aux dépens de pauvres filles tondues, humiliées, violées pour avoir « couché avec les Boches ». C’est remarquablement émouvant.
Jean Contrucci
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