L’auteur, semble-t-il, a écrit divers ouvrages dont de courts romans d’aventures destinés à la jeunesse et un roman d’amour à l’eau de rose : « Une cure » (1935), dans le livre de poche de J. Tallandier. A l’eau… thermale de Bourcy (?), un jeune touriste fait la conquête de la gérante de l’établissement des bains. Sans surprise.
On trouve deux romans policiers sous la plume de P. Monnot : celui-ci et un autre publié 12 ans plus tôt chez Ferenczi au titre de « La malle sanglante » racontant une « invraisemblable machination » (sic) dénouée péniblement par le commissaire de police Jérome Bridac.
Ce « mister Tim » est comptable dans une fabrique de lames de rasoir, filiale d’une usine américaine. Ce qui sème la panique en l’occurrence, c’est la visite du Big Boss, lequel se retrouve, le soir même de son arrivée, la gorge tranchée par un système supportant une lame montée sur un manche de « repasseur » (défroisseur ?). Qui a pu ainsi tuer cet Américain francophone dans sa chambre d’hôtel. La secrétaire, mandée par l’intéressé à venir prendre en note son courrier. Arrivée tôt et repartie bien tard, a-t-il exigé d’elle autre chose que de la sténographie ? Le comptable – Mister Tim en l’occurrence – peut-être pas si intègre que veut le dire son chef, le directeur américain de cette filiale, lequel le défend âprement notamment lorsqu’il se révèle qu’il abrite chez lui une femme malade qui n’est pas la sienne ! Lui qui a divorcé deux fois à ses torts. Une pauvre fille en proie à des tourments à peine dévoilés tant ils sont troubles qui vont la conduire inexorablement à se défenestrer.
Le périmètre des suspects est somme toute limité mais ce sont plusieurs drames qui s’imbriquent et donnent au commissaire Bridac, encore présent, la possibilité de diriger ses soupçons soit vers l’un soit vers l’autre. Il va patauger longtemps dans une histoire pour le moins glauque où les drames se succèdent à un rythme soutenu pour aboutir à la conclusion que Mister Tim, aussi peu honorable qu’il soit, mérite bien la fin qui lui est dévolue même si ce n’est pas la pire…
Michel GRANGER
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