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11_Murphy la belle évaporée

J.J. Murphy - L’affaire de la  belle évaporée
Editions Baker Street, 2016.

Mettre en scène un groupe de personnages qui ont existé dont une femme écrivain américaine morte en 1963 et le fameux Britannique Arthur Conan Doyle ainsi que quelques personnages fictifs inventés de toutes pièces, voilà a priori une bonne idée ; et les lancer dans une aventure sur laquelle l’éditeur s’extasie en dos de couverture, tout cela devrait être la garantie d’un merveilleux moment de lecture ? Eh bien non, tout cela n’y suffit pas, loin de là. Moi qui lis en moyenne 200 polars par an (rythme moyen : 2 jours par livre), il m’a fallu plus de 6 mois pour venir à bout de ces 42 chapitres de bavardage.

Censé avoir été nominé au « prestigieux Prix du Polar Agatha », on comprend aisément qu’il a pu passer à côté de cette récompense et c’est justice. Pourtant tout est bien fait pour se prévaloir de quelque originalité : une star platinée de Broadway participant à une fastueuse réception dans une suite à l’hôtel Algonquin en s’y montrant toute nue est retrouvée morte dans sa baignoire remplie de champagne !

Sir Arthur, dont l’auteur ne semble connaître la vie qu’à travers la biographie de son compatriote D. Stashover, y est présenté comme un vieux cacochyme incapable de formuler la moindre hypothèse autrement qu’en tombant à côté, déchaînant l’hilarité des autres protagonistes. De la basse caricature sous prétexte de spiritisme ?

Mais tout cela pourrait être pardonné si la fin était à la hauteur, un polar étant bien souvent jugé sur ses dernières pages. Et là l’arme du crime sortie du cerveau génial de l’auteur pêche par un grand défaut : il révèle une ignorance totale d’une des lois fondamentale de la physique : celle de la théorie cinétique des gaz. Pourtant, il dit s’être assuré auprès d’un spécialiste des exigences de son utilisation pour un crime ! Si son opération présentait quelque justesse, ce sont tous les utilisateurs d’extincteurs à base de CO2 qui se transformeraient à chaque fois qu’ils actionnent leur appareil en de redoutables armes mortelles.

Michel GRANGER

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