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DU SANG SUR LES RAILS - PAUL DARCY
EDITIONS BAUDINIERE ELYSEES, Collection « Les Romans Policiers », 1937.

Voilà un roman policier honnête dans sa forme et dans son intrigue ; l’auteur, pseudonyme de Paul Salmon (1884-1965), raconte la découverte, à proximité d’une voie ferrée entre Melun et Provins dont le ballast porte des traces de sang, du corps d’un homme atrocement déchiqueté.
La victime est identifiée comme étant le châtelain du coin dont la résidence, à Château-Renaud, est toute proche ; sa voiture, une puissante conduite intérieure, est retrouvée phares allumés à moins de deux mètres d’un passage à niveau non fermé.
Brigadier, inspecteur, juge, procureur, se déplacent sur les lieux car il semble que l’homme était mort avant d’être écrasé. Mais difficile d’en avoir le cœur net compte tenu de l’état du cadavre. Le médecin-légiste parvient quand même à déterminer que le châtelain a été assassiné d’un coup de couteau au cœur ayant trouvé à l’intérieur de la cage thoracique une minuscule pointe d’acier piquée sur la face interne des côtes…
Poignardé puis mis sur les rails ?
Un jeune détective s’introduit dans le drame prétendant que son agence travaillait depuis de longues années avec le châtelain et que ce dernier lui avait demandé de venir quelques jours plus tôt pour une affaire de la plus haute importance. L’entrevue avait eu lieu juste avant le passage du train. Mais il avait quitté le châtelain tout à fait sauf.
Bien entendu, les pistes sont brouillées à souhait, notamment par un maître d’hôtel qui depuis des années se livre au pillage de la maison du châtelain. Il prend la fuite après avoir récupéré ses fonds mal acquis.
Un jeune argentin tourne autour des filles du mort dont une d’elle a une amie. Le père de cette amie est arrêté comme le probable coupable.
Pour relancer le suspense, le détective déniche dans un tronc de noisetier, non loin du lieu du drame, une balle de revolver, laquelle sort de l’arme de l’institutrice, elle aussi amie d’une des filles du châtelain et dont le père, paralysé des jambes, est un maniaque des armes à feu.
La victime a-t-elle été tuée par balle, puis poignardée et ensuite portée sur les rails ?
En fait, le coupable va se trouver être quelqu’un d’autre, en un scénario parfaitement plausible.
Pas beaucoup de surprise, mais plaisant à lire.

Michel GRANGER

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