Dans ce livre qui raconte une enquête de Médéric Ludo, « Monsieur Problème », dans ce sens qu’il résout une énigme policière comme un problème de mathématiques, tout est excellent sauf la justification du titre : 3 notes qui ont du mal à s’intégrer au bruit entendu lors de la mort de plusieurs « suicidés » au point qu’on se demande si les trois notes ne sont pas le signal qui aurait déclenché leur passage à l’acte ! Des suicides survenus tous le 13 du mois à minuit ! Et avec dans les poches de la victime un papier écrit de sa main en ces termes : « Aujourd’hui treize, à minuit, je me donnerai volontairement la mort. » Des « suicides » qui en sont-ils vraiment du moment que l’arme ayant servi à se donner la mort n’est jamais retrouvée ni près du corps, ni sur les lieux ? Certes, celle-ci a pu être ramassée par un passant puisque les victimes sont retrouvées dans la rue, mais pas à tous les coups tout de même. Des « suicides » qui ont été manifestement « aidés ». Néanmoins, ces morts suspectes à répétition par décharge d’une arme à bout portant font naître les hypothèses les plus folles : association de névrosés, club de tueurs ou chacun peut se donner gratuitement la jouissance d’abattre un homme (certains passages rappellent étrangement la mécanique mise en scène par Pierre Siniac dans son génial « Aime-le-Maudit). Femme vampire supprimant les uns après les autres ses amants ? Le problème va se simplifier lorsqu’on retrouve, au domicile d’un des suicidés, une liste de 9 noms dont les trois premiers sont ceux des trois premières victimes. Suffira-t-il de surveiller la quatrième ? Héla non, c’est le numéro 8 qui est retrouvé inanimé et il s’est raté puisque la balle destinée au cœur, en glissant sur une côte, est ressortie sans faire trop de dommages. En fait, comme souvent, la solution réside dans une tranche de la vie commune des 9 morts en puissance. Ils ont décidé autrefois entre eux un pacte mais l’un d’eux a décidé d’éliminer les autres pour accéder à l’impunité. Reste à savoir lequel puisque l’ordre a brouillé la donne. Médéric Ludo signe là une bien belle enquête enlevée et pleine de rebondissements. Corbedanne nous enchante et donne envie d’accéder à son œuvre qui compte une demi-douzaine de livres parus entre 1943 et 1958, dont un livre initiatique sur les Chevaliers du Temple.
Michel GRANGER
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