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4° de couverture : " Qui, je me le demande, aurait entendu parler de ce petit Jérémie sans moi, si je ne lui avais pas fracassé le crâne avec une pierre avant de le jeter à la rivière ? " Une formidable promenade en Provence, via Marseille, Cassis ou La Ciotat, jusqu'en Luberon, sur les traces de Peter Mayle. Une descente en profondeur dans la candeur autochtone d'une région et de ses habitants, du plus illustre aux plus petits, qui sont si gentils.
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Serge Scotto, classe tous risques
Voilà qui s’appelle savoir prendre des risques. Serge Scotto, écrivain aussi prolifique que décalé, nous entraîne loin des gentilles chroniques signées par son chien Saucisse et traduites par son maître, vers les abîmes nauséabonds de l’âme humaine quand elle trouve refuge chez un psychopathe violeur et tueur d’enfants. Sous une apparence détachée, au long d’un périple provençal aux relents vacanciers, l’inquiétant narrateur de « Massacre à l’espadrille » décrit complaisamment ses turpitudes sexuelles et mentales, tout en poursuivant de sa haine le célèbre Peter Mayle « ce connard d’Anglais » auteur d’ Une année en Provence. A l’abri de tout remords, satisfait de son sort, il sème sa dérive personnelle et géographique de petits cadavres innocents, sous le prétexte « qu’avec lui, les enfants (ceux qu’il tue, du moins) restent toujours des enfants » et ne deviendront jamais d’ignobles adultes.
A vouloir se mettre dans la peau d’un dangereux malade mental, irrécupérable, parce qu’un romancier peut faire ce que bon lui semble de sa créature de papier, Serge Scotto se met volontairement en danger. Provocation ? Goût du paradoxe ? Envie de changer d’image ? Lui seul pourrait répondre. Ses lecteurs également en adoptant son parti-pris ou en rejetant ce triste héros qui fait tout pour qu’on le haïsse.
Jean Contrucci
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