Une trapéziste voltigeuse du Pinkerton Circus rate les bras que son mari lui tend pour la rattraper après une figure aérienne et va s’écraser dans la sciure ; une chute sévère fatale. A-t-elle mal évalué son élan ou bien est-ce son mari qui a utilisé cet « accident » pour se débarrasser d’elle ? Parmi les spectateurs, il y a, arrivé en Rolls, un de ses anciens amants. Un gros industriel du coton qui s’est fourvoyé dans le trafic de drogue (il prend de la cocaïne), présent là avec une autre maîtresse dont il s’est déjà lassé : la sœur d’un des membres du trio de clowns… S’étant laissé persuader de suivre une cure de désintoxication, l’industriel entre dans une clinique spécialisée et, le soir même, bien que gardé par un policier, est tué d’un coup de revolver dans sa chambre fermée à clé de l’intérieur mais aux fenêtres ouvertes sur le parc planté de marronniers. L’arme n’est retrouvée ni dans la chambre, ni dans le jardin. Cela se passe à Londres et le commissaire Brooke, de Scotland Yard, enquête portant ses soupçons sur la femme de l’industriel qui demandait le divorce et se le voyait refusé par son mari. C’est à elle qu’appartient la firme laquelle fut dirigée par son père jusqu’à sa mort. Et n’a-t-elle rien trouvé de mieux que d’établir son nid d’amour avec un avocat juste en face de la clinique… En parallèle, travaillent sur l’affaire du meurtre du « roi du coton » Richard Plumb (et son ami, Joe Gullibility (sic), dit « Soupe au lait »), un détective privé qui a quitté Scotland Yard parce qu’une promotion lui a échappé. Un détective qui se dit infaillible tout simplement parce qu’il l’est ! C’est lui, en effet qui va démêler les ficelles de cette histoire, ficelles souvent grossières mais quand même dignes d’intérêt. L’auteur à la fin du livre annonce qu’on retrouvera « bientôt » R. P., détective atomique et subtil, et Joe, tour à tour coléreux et patelin, dans de nouvelles et passionnantes aventures. Hélas, Michel Stainois semble n’avoir pu mener à bien son projet, du moins sous ce nom-là.
Michel GRANGER
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